L’acceptation des événements tels qu’ils sont est une clé de réalisation de la paix et la sérénité intérieure. Cette idée, lorsqu’elle est regardée d’un point de vue purement rationnel peut sembler facile mais pourtant elle vient se heurter à la réalité de nos vies qui se charge bien de dresser des obstacles et des défis dans notre quête du bonheur et de la paix. En effet, accepter les choses serait facile si la vie elle-même coulait telle que nous voulions qu’elle soit, ce qui est finalement rarement le cas et beaucoup d’entre nous ne veulent pas accepter les choses et les jugeant suivants nos propres valeurs. Comment pourrait-on accepter la souffrance quand elle se présente ? Et surtout pourquoi le ferions-nous ?
Il semble alors important de comprendre la notion d’acceptation en elle-même et ce qui se cache derrière ce mot. L’acceptation, à mon sens, c’est une façon de se relier à l’instant présent en cessant nos projections vers le passé et le futur, c’est aussi se rendre compte que nous n’avons que peu de contrôle sur les événements et que la résistance à ce qui est génère des blocages et nous coupe quelque part de notre pouvoir d’action là où l’acceptation nous permettrait d’agir. L’acceptation c’est prendre la vie dans sa globalité, avec ses joies et ses peines, avec son lot de bonnes et de mauvaises surprises parce qu’au final quel que soit le choix que l’on fait dans notre façon d’aborder les choses, la vie est comme elle est. Notre posture interne ne modifie pourtant rien à ce qui se passe à l’extérieur, les événements sont ce qu’ils sont et notre posture interne nous permet seulement de plus ou moins bien supporter l’épreuve qui se présente à nous.
Dans ce contexte l’acceptation semble donc être le choix qui nous permettrait de nous sentir plus heureux, épanouie, serein et en paix et pourtant il semble que bon nombre d’entre nous préfèrent résister à ce qui est plutôt que de l’accepter. En effet, il y a quelque chose quelque part en nous qui nous pousse à croire que si nous nous attachons à nos problèmes, si nous refusons la situation et que si nous résistons de toute nos forces sans accepter l’événement celui-ci ne sera plus. C’est comme si nous avions attribué un pouvoir magique à la résistance qui serait d’effacer les choses qui nous font souffrir… Nous constatons pourtant qu’il n’en est rien, résister et s’attacher désespérément à quelque chose qui n’est plus ne nous a pas permis de le faire réapparaître. Je vais essayer dans cet article de voir avec vous quels sont les pièges de la résistance, quels sont les outils qui peuvent nous aider à pratiquer l’acceptation et enfin je ferais le tour de quelques idées reçues que nous pouvons avoir concernant l’acceptation.
🌱
Les pièges de la résistance
L’acceptation pourrait être un choix évident si aucun obstacle intérieur ne se dressait devant nous. Notre égo, nos conditionnements, notre façon d’appréhender les choses, en résumé tout ce qui a construit notre personnalité refuse ce concept. Les peurs, l’attachement, le besoin de contrôle ou tout autre comportement auquel nous tenons construisent des schémas réactionnels qui sont alors des obstacles évidents au processus d’acceptation libérateur. Voyons ici quelques-uns de ces schémas.
📍 Le déni
Le déni est le mécanisme de défense qui se propose à nous quand l’acceptation du réel nous semble insupportable. C’est une façon de fuir l’instant afin de ne pas sombrer dans la souffrance, comme une impossibilité temporaire de regarder ce qui se passe et d’accepter les faits. Le déni peut être nécessaire un temps donné afin de ne pas complètement sombrer mais il n’effacera pas ce qui se passe et le travail de libération de la souffrance ne pourra commencer qu’au moment ou il nous sera possible de regarder la vie en face.
📍 La rumination
Ruminer ou ressasser est une façon de rejouer inlassablement les événements passés dans sa tête en les commentant. La scène passe et repasse et nous replonge dans les souffrances ressenties… Nous aurons beau remodeler le souvenir douloureux cela ne change jamais les faits passés, ils sont tels qu’ils sont et ne peuvent pas être modifiés mentalement. La rumination nous maintient alors dans la souffrance alors que l’acceptation de ce qui a été nous en libérerait.
📍 L’illusion du contrôle
Beaucoup d’entre nous aimeraient que la vie se déroule selon le plan que nous avons établie dans notre esprit, qu’elle suive les étapes que nous avons décidé et que rien ne fasse obstacle à ce que nous voulons. Ce fleuve tranquille imaginaire sur lequel nous avons tout contrôle n’existe malheureusement que dans notre tête et cette idée se heurte alors à la réalité qui ne répond pas à nos attentes ni même à notre plan. Ce décalage entre le réel et ce que nous voulions entraîne une résistance à l’acceptation de ce qui est avec la sensation que si nous acceptons nous allons perdre quelque chose. Pourtant là aussi, cette résistance ne change pas le réel, l’acceptation nous permet quand à elle de nous demander si nous pouvons agir pour améliorer la situation et si nous ne pouvons rien faire de lâcher prise sur notre plan afin de pouvoir laisser la place à autre chose.
📍 La peur de l’inconnu
Cette peur est certainement un des obstacle à l’acceptation le plus répandu. Il semble que nous préférions grandement avancer dans la vie dans ce que l’on appelle communément notre zone de confort. Cette zone de confort c’est là où nous avons nos habitudes, notre routine, nous la connaissons bien et nous la chérissons. L’inconnu, cette zone jamais explorée peut sembler effrayante car nous ne la connaissons pas et nous ne savons pas ce que l’on va y vivre. Cette peur nous bloque alors face à certains événements et nous empêche d’accepter la vie telle qu’elle est.
📍 La crainte de ne plus pouvoir agir
Il y a une idée fausse qui nous chuchote que si nous acceptons une situation nous ne pourrons plus agir, comme si accepter les événements nous coupait de notre force de volonté. Nous avons là aussi donné un faux pouvoir à la résistance qui serait que c’est elle qui nous permet d’entrer en action, il semble que nous confondions ici l’acceptation avec la résignation.
Accepter c’est regarder la vie sans plus la nier, c’est s’harmoniser à elle même dans les moments les plus difficiles et c’est aussi aller chercher une énergie en nous plus constructives que destructrices. L’acceptation nous permet alors de réellement savoir là où nous pouvons agir et là où ce n’est vraiment pas possible, elle nous aide alors à avoir la volonté d’agir ou de lâcher prise.
🌱
L’acceptation : un acte de courage et de libération
L’acceptation ne semble donc ni simple ni évidente, c’est un choix qui demande du courage car il représente un saut dans l’inconnu qui nous met face à une forme de lâcher prise sur le contrôle que l’on croit avoir sur nos vies.
Il existe des pratiques qui peuvent grandement nous aider dans le processus d’acceptation et qui peuvent même faire en sorte que l’acceptation devienne enfin une évidence à laquelle nous ne résistons plus.
📍 La pratique de la pleine conscience ou la méditation
Ce sont des pratiques qui permettent de s’ancrer dans l’instant présent afin de se libérer du poids des projections. Leur but est de nous rendre conscients de nos pensées et de nos comportements réactionnels à chaque instant.
C’est cette prise de conscience qui nous permet ensuite de nous rendre compte que nous avons le pouvoir sur quelque chose auquel nous n’avions pas forcement penser, quelque chose qui ne se situe pas à l’extérieur de nous mais bel et bien en nous. Nous sommes en effet totalement maître de notre monde intérieur et c’est nous qui décidons de la place que nous laissons à telle ou telle pensée, reprendre le contrôle sur nos comportements intérieurs permet alors de choisir l’acceptation en conscience.
📍 La gratitude
La pratique de la gratitude au quotidien permet de changer notre focale. Petit à petit, en se rappelant des petites choses qui nous ont fait du bien, de petits instants que nous aimons, notre esprit prend l’habitude de regarder ce qui va plutôt que de se focaliser sur ce qui ne va pas. L’acceptation devient alors plus facile car lorsque l’on prend l’habitude d’exprimer de la gratitude pour sur ce qui va dans nos vies nous accumulons une forme d’énergie positive qui nous aidera à affronter les défis du quotidien et de la vie en général sans avoir à les nier.
📍 Le lâcher-prise
Lâcher prise consiste à accepter que nous ne pouvons pas tout contrôler. C’est le fait de se rendre compte que quoique l’on fasse nous ne pourrons pas changer le cours des événements. Le lâcher-prise demande une pratique assidue car c’est sûrement celle qui se heurte aux plus de blocages internes. Soyez indulgent avec vous-même et commencez cette pratique sur des choses simples comme par exemple sur le fait que oui il y a des embouteillages tous les matins et vous ne pouvez rien y faire, oui aujourd’hui il n’y a plus de sucre pour votre café ou oui il n’y a plus l’article en rayon alors que vous étiez aller dans ce magasin justement pour ça, apprenez à lâcher-prise sur ce genre de petites choses pour ensuite pouvoir appliquer cette pratique aux événements plus importants de votre vie. Rien ne sert de courir, l’important c’est de commencer.
📍 Le pardon
Pardonner est un acte profondément libérateur. Le pardon permet de se défaire des rancœurs, de la culpabilité et des attachements négatifs que l’on peut nourrir. Le processus de pardon vaut aussi bien pour soi que pour le reste. Se pardonner soi, pardonner l’autre ou la vie nous enlève le poids mental des énergies négatives qu’il nous faut alimenter pour continuer à « en vouloir à ». Pardonner permet donc d’accepter avec plus de facilité car le pardon supprime les charges que nous faisions porter à l’autre, à la vie ou à nous-même. Pardonner est différent d’excuser dans le sens où le pardon reconnaît que rien n’est vraiment parfait dans cette vie et que nous avons tous des failles, et qu’au fond nous avons tous des raisons d’agir comme nous le faisons. Il est donc tout à fait possible de pardonner sans avoir à excuser.
📍 L’amour de soi
S’aimer soi et s’accepter tel que l’on est dans nos forces et nos faiblesses est certainement la base de l’acceptation au sens le plus large. Renouer avec ce que nous sommes en ayant de la compassions pour nous-même, commencer à nous aimer malgré nos erreurs et nos imperfections et enfin accepter que nous ne soyons pas exactement comme nous aurions voulu nous permet plus facilement d’accepter le reste.
L’acceptation est un processus que l’on peut nourrir à notre rythme. Chacun de nous est différent et réagira à sa façon face aux événements de la vie. Ayez simplement conscience que la résistance ne réglera pas les problèmes et qu’il existe dans l’acceptation une force insoupçonnée qui sommeille en chacun de nous. Vous avez le pouvoir de redevenir maître de votre monde intérieur et l’acceptation est une voie qui peut vous y amener.
🌱
Démêler le vrai du faux
L’acceptation est un concept souvent mal interprété et beaucoup d’idées reçues se sont greffées à ce sujet. Voyons quelles sont les idées reçues ou les objections les plus courantes que nous pourrions avoir face à l’acception.
📍 Accepter, c’est approuver
Penser que si nous acceptons une situation c’est que nous l’approuvons complètement pourrait sembler logique et pourtant non. Ce n’est pas parce que nous acceptons un événement que nous sommes d’accord avec celui-ci. Par exemple nous pouvons accepter que l’autre est différent de nous sans pour autant approuver ses agissements. Accepter ne nous coupe pas de notre capacité à dire non.
📍 L’acceptation, c’est la passivité
Accepter et se résigner sont deux choses complètement différentes. L’acceptation porte en elle une énergie vitale qui peut nous permettre d’agir alors que la résignation porte en elle l’énergie de l’abandon et de la soumission. Accepter ce n’est pas se soumettre, c’est regarder en face la réalité et agir en conséquence quand c’est possible.
📍 Accepter, c’est oublier
Il semble que pour certains le fait d’accepter un événement douloureux comme la perte d’un être cher soit synonyme de l’oublie et de négation de nos émotions. Accepter une perte n’empêche pas la tristesse et le fait de garder dans nos cœurs le souvenir de ce qui a été cher pour nous. Accepter c’est ici se rendre compte que nous ne pouvons rien changer à ce qui est et que la résistance ne fera pas revenir l’être que l’on a perdu et que malgré tout nous en conservons le souvenir ou la mémoire. Il est donc possible de continuer à honorer et à chérir la mémoire tout en acceptant les faits.
📍 L’acceptation, c’est facile et rapide
Le processus d’acceptation demande du temps et de la pratique. L’acceptation demande que l’on soit patient et persévérant. Même si cela paraît simple ce n’est pas facile, alors soyez indulgent avec vous-même ce qui compte le plus sur ce chemin c’est de le commencer et d’y aller au rythme qui sera le vôtre.
📍 L’acceptation, c’est réservé aux personnes zen et spirituelles
L’acceptation n’est pas une histoire de croyance ou d’adhésion à un courant de pensée spécifique. C’est un pouvoir que chacun a en soi, un choix que nous pouvons faire à chaque instant.
Le fait d’écouter les idées reçues que nous avons en nous face à l’acceptation peut nous permettre à aller au-delà de ce type de jugement et de nous ouvrir à la possibilité qu’accepter ne consiste nullement à faire le sacrifice de nos valeurs et de nos idéaux.
🌱
Un chemin vers soi et vers la paix
L’acceptation est un processus continu, un chemin que nous entreprenons afin de regarder la vie telle qu’elle est et ainsi cesser d’être en résistance face aux événements. Elle nous permet de modifier nos réactions en redirigeant notre énergie vers notre capacité d’action plutôt que d’alimenter le moulin mental qui nous fait souffrir. Elle permet de retrouver un regard juste et de pouvoir lâcher prise sur tout ce qui n’est pas de notre ressort.
C’est un chemin qui demande du courage, la volonté de s’y engager et énormément de compassion et de tolérance envers soi-même.
L’acceptation nous aide à nous ouvrir au monde et à la vie sans plus nous attacher à de vieux schémas souffrants et destructeurs, c’est une façon de faire la paix avec ce qui est et enfin de retrouver la sérénité au milieu du chaos.
Quoique nous fassions, il y aura des événements douloureux dans nos vies, alors au lieu d’y résister et de s’appliquer la double peine de la souffrance laissons la place à ce qui est en l’acceptant malgré la douleur. Rien de tout cela ne détruira notre humanité, bien au contraire l’acceptation nous permettra d’aimer l’autre, soi, la vie dans sa globalité sans la projection de ce que nous aurions voulu que ce soit. L’acceptation nous invite ainsi à la tolérance, l’ouverture, la compassion, le pardon et enfin à l’amour.
Je vous invite alors à tenter le chemin de l’acceptation et à accueillir la paix intérieure que ce voyage vous permettra de vivre.
Avec amour et gratitude 🙏